Archives de Catégorie: Education

L’Appel de Québec est en ligne

Les participants de la Conférence Québec UNESCO, réunis à la Capitale nationale depuis dimanche 30 octobre, souhaitent « mettre en place un environnement inclusif et pertinent propre à assurer la prévention efficace de la radicalisation et de l’extrémisme violent ».

Illustration: dans un couloir du Centre des congrès de Québec, la version anglaise est annoncée pour bientôt (photo: F.A.)

Illustration (cliquez pour voir en grand): dans un couloir du Centre des congrès de Québec, la version anglaise est annoncée pour bientôt (photo: F.A.)

La radicalisation violente n’étant pas l’apanage d’une seule religion, d’une seule idéologie, ou d’un seul peuple, les congressistes estiment que la prévention « est une responsabilité commune au regard des principes et des valeurs consacrés par de nombreux instruments internationaux relatifs aux droits de la personne ».

Un texte en sept considérants, que la ministre des Relations internationales et de la Francophonie Christine St-Pierre avait appelé de ses vœux dès dimanche après-midi, détaille les cinq points de cet Appel de Québec.

 


Djihad, en ouverture de la conférence Québec UNESCO sur Internet et la radicalisation des jeunes

La pièce de théâtre Djihad, écrite et mise en scène par Ismaël Saïdi, a été présentée ce 30 octobre en ouverture de la conférence Québec Unesco sur Internet et la radicalisation des jeunes. Une pièce drôle-amère tout en nuances, saluée d’une ovation debout de tous les spectateurs.

L’histoire est désormais connue: trois « pieds nickelés du djihad », que l’on suit le long de leur périple chaotique jusqu’en Syrie. Arrivés là par des chemins différents, mais pas par hasard, et dont l’un des points communs est de n’avoir jamais lu le Coran: ces trois jeunes ont-ils vraiment fait le choix de partir combattre? Voici une tragi-comédie qui se déroule inéluctablement sous nos yeux, et dont les répliques ciselées, contemporaines, sont aussi drôles qu’âpres et caustiques. La pièce soulève autant de questions que l’on peut s’en poser lorsqu’on aborde le sujet de la radicalisation, et permet d’ouvrir ces deux jours de colloque sous de bons auspices.

« La mosquée, c’est l’endroit où je rêve qu’il y ait des bacs +5 dans différents domaines, mais aujourd’hui ça c’est pas le cas« , a précisé l’auteur lors du débat suivant la représentation. Pour lui, la prévention est centrale, et il pointe la mosquée « comme étant la solution« .

La pièce est un succès en Europe, en Belgique où elle attiré plus de 60.000 spectateurs et reçu le label d’utilité publique (ce qui permet aux écoles de recevoir des subventions pour que les enfants puissent assister à sa représentation) ou en France, où elle est jouée depuis septembre jusqu’en décembre, à Paris et ailleurs. Elle sera jouée à Montréal les 1er et 2 novembre à guichets fermés. Elle a été jouée devant les sénateurs français en octobre, à l’initiative de François Zochetto, président du groupe UDI-UC, et Nathalie Goulet, sénatrice UDI-UC de l’Orne et rapporteur de la mission d’information sur « l’organisation, la place et le financement de l’islam en France et de ses lieux de culte ».

Ce mois-ci, Ismaël Saïdi était l’Invité de TV5 Monde (Patrick Simonin). On peut l’entendre présenter sa pièce.

Les nouveaux locaux de l’OFQJ inaugurés

Jeudi 23 juin, le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner, a inauguré les nouveaux locaux de l’Office Franco-Québécois pour la Jeunesse (OFQJ) à Saint-Denis (93).

Pour l’occasion, Patrick Kanner était entouré du Délégué général du Québec à Paris, Michel Robitaille, de la Déléguée permanente du Canada auprès de l’UNESCO Line Beauchamp (annoncée le mois dernier pour remplacer M. Robitaille), du maire de Saint-Denis, Didier Paillard, ainsi que des Secrétaires généraux de l’OFQJ.

L’occasion pour le ministre, qui considère que ces locaux sont « une superbe vitrine pour les visiteurs », de rappeler l’importance des bonnes relations -tant avec le Québec que l’Allemagne- et les diverses priorités du gouvernement français pour les jeunes.

Le communiqué du ministère en charge de la Jeunesse est à lire ici. Pour en savoir plus sur l’OFQJ c’est là!

La France et le Québec célèbrent cinquante ans de coopération 

La Société du patrimoine politique du Québec (SOPPOQ) organisait vendredi 29 avril à l’Hôtel du parlement un forum pour célébrer le cinquantenaire de la coopération franco-québécoise (programme disponible ici).

Depuis le début de cette coopération, en 1965, une soixantaine d’accords bilatéraux ont été signés, certains nécessitant des mises à jour, comme celui sur les frais de scolarité (dont les nouvelles modalités sont parues au Journal officiel en juin 2015) ou ceux sur la sécurité sociale (qui ont fait l’objet d’avenants cette semaine).

Le consul général Nicolas Chibaeff intervenait vendredi en début du forum sur le cinquantenaire de la coopération franco-québécoise (courtoisie Consulat général de France à Québec)

Le consul général Nicolas Chibaeff intervenait vendredi en début du forum sur le cinquantenaire de la coopération franco-québécoise (courtoisie Consulat général de France à Québec)

En poste depuis octobre 2012, le consul général de France Nicolas Chibaeff intervenait en début de matinée. L’occasion pour lui de dresser une sorte de bilan de son séjour dans la Capitale nationale, alors qu’il va sous peu être appelé à d’autres fonctions (*) comme il l’a lui-même indiqué en préambule de son intervention.

Sur un plan symbolique, Nicolas Chibaeff a rappelé que la mise en vente de la Maison Kent par la France avait été perçue par « certains » comme « une répétition très atténuée du ‘lâche abandon’ du moins comme le signe d’une moindre importance que la France accorderait à sa relation avec le Québec ». Mais la nouvelle adresse de la représentation diplomatique française, sur Grande Allée depuis la mi-avril, « ne cède en rien au prestige » tout en s’adaptant au monde moderne. Le consul général allait aussi aborder le sujet de l’exposition à Québec du Traité de Paris, dont le correspondant parisien du Devoir avait expliqué à l’époque que M. Chibaeff avait dû jouer des coudes, l’ambassadeur de France à Ottawa -muté depuis- s’opposant à cette exposition.

Dans d’autres domaines, M. Chibaeff allait rappeler entre autres les relations économiques privilégiées entre la France et le Québec, la place importante de la communauté française à Montréal -considérée comme la plus importante hors Europe, et devant New York-, la mise en place depuis 2008 des reconnaissances mutuelles de diplômes (en concédant néanmoins qu’« il peut encore y avoir, dans certains secteurs, des obstacles », comme Radio Canada a pu récemment en faire état), ou encore la coopération scientifique et la jeunesse.

L’intégralité du discours de Nicolas Chibaeff est à retrouver ici.

(*) Dès que les nominations seront publiées au Journal officiel, Soir Américain publiera un bilan des années à Québec de M. Chibaeff et un portrait de la diplomate appelée à lui succéder.

La réserve parlementaire de Frédéric Lefebvre en détails 

Pour la troisième année consécutive, l’Assemblée nationale a rendu publiques les dépenses de l’année écoulée, au titre de la réserve parlementaire. Cet argent -dont jouissent à discrétion les députés depuis la fin des années cinquante et les sénateurs depuis la fin des années quatre-vingt- est généralement distribué en majorité sur la circonscription d’élection, et le député Frédéric Lefebvre ne déroge pas aux habitudes.

Le député de la Première circonscription des Français de l’étranger a utilisé la totalité des fonds dont il pouvait disposer en 2015 (130.000€), alors que les députés avaient voté 90M€ mais n’en ont dépensé « que » 81,2 millions « afin de participer à l’effort d’économies » et restituer 8,75M€ à l’État. Notons qu’en 2014 M. Lefebvre n’avait distribué que 112.000€. Élu en juin 2013, Frédéric Lefebvre n’apparaît pas dans la répartition de cette année-là, au même titre que son collègue de la Huitième circonscription Meyer Habib.

En examinant les détails des sommes distribuées par le député des Français d’Amérique du Nord, on remarque que 60.000€ (près de la moitié du grand total) ont été attribués à des organismes destinés à l’Éducation: 42.000€ aux USA et 18.000€ au Canada. Par pays, les États-Unis sont destinataires de 71.000€ d’aides, le Canada 44.000€ et la France 15.000€, dont 4.000€  au think tank Fondation Concorde, déjà destinataire en 2014 de 5.000€.

Au Québec, notons que 5.000€ ont été attribués à L’Outarde libérée. Le site Internet basé à Montréal annonce pour sa part être financièrement aidé par sept parlementaires en 2015: Frédéric Lefebvre et six sénateurs, tous représentants des Français hors de France. Cependant, le Sénat ne divulgue pas la ventilation de sa réserve parlementaire, contrairement à l’Assemblée nationale.

Mise à jour du 1er mars, 14h40HE: Suite au commentaire de Nathalie (de L’Outarde), précisons que le gouvernement avait publié en… septembre 2014 -en plein pendant la campagne sénatoriale- l’ensemble des comptes publics de l’année écoulée, soit l’exercice 2013. La réserve 2013 des sénateurs se trouvait sous l’intitulé abscons sénat – autres subventions en format PDF. Par la suite, le nouveau président du Sénat Gérard Larcher avait annoncé une réforme de la Chambre, comprenant notamment des sanctions envers les absents et la publication de la ventilation de la réserve, ce qui fut fait en mai 2015 (pour l’exercice 2014) et publié sur le site du Sénat sous forme de texte renvoyant à un tableau (indiquer « 99 » pour obtenir l’ensemble des élus des Français hors de France). Malheureusement, l’URL de ce tableau laisse craindre que la mise à jour future fasse disparaître les données précédentes, qui ne seraient alors disponibles que dans le lourd fichier dont fait état Nathalie.

Frais de scolarité France-Québec: les modalités

L’entente entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement du Québec en matière de mobilité étudiante au niveau universitaire, signée à Paris le 6 mars 2015, a été publiée au Journal officiel du 4 juin 2015.

Les étudiants français inscrits dans un programme d’études québécois conduisant à un grade (i.e. baccalauréat) ou un diplôme universitaire de premier cycle (i.e. certificat, diplôme, microprogramme, etc.) offert par un établissement d’enseignement de niveau universitaire québécois, bénéficient du régime des droits de scolarité et montants forfaitaires applicable aux étudiants canadiens non résidents du Québec. Comme l’entente ne parle que des établissements universitaires, les étudiants français dans les Cégeps (formations pré-universitaires) continuent à acquitter les mêmes frais de scolarité que les étudiants québécois et sont, par conséquent, exemptés de frais de scolarité.

Les étudiants français inscrits dans un programme conduisant à un grade ou un diplôme universitaire de deuxième cycle (i.e. maîtrise, DESS, microprogramme de deuxième cycle) ou de troisième cycle (i.e. Ph.D., doctorat professionnel), continuent à bénéficier du régime d’exemption: ils sont considérés comme des québécois.

Les étudiants français résidant de façon permanente à Saint-Pierre-et-Miquelon continuent de bénéficier, pendant leurs études de premier cycle, du régime d’exemption au tarif québécois, sous réserve de justifier d’une résidence permanente à Saint-Pierre-et-Miquelon depuis plus de cinq ans.

Les étudiants québécois se rendant en France continuent à bénéficier des conditions applicables actuellement aux étudiants français. Ils seront également « éligibles à une bourse d’études du gouvernement français ou à un contrat doctoral« . La France « s’engage à faire ses meilleurs efforts afin d’inciter les autres établissements sous tutelle de l’État et les établissements privés à appliquer des conditions aussi favorables aux étudiants québécois que celles offertes aux étudiants français en matière d’accessibilité et de droits de scolarité« . On sait qu’actuellement, les étudiants étrangers extracommunautaires, comme les québécois, doivent acquitter des frais de scolarité élevés dans certaines Grandes Écoles (comme HEC, Sciences Po, etc.).

Enfin, la France prend « les mesures appropriées d’accompagnement et de conseil pour faciliter l’inscription des étudiants québécois dans l’enseignement supérieur français, y compris dans les grandes écoles« . Cela passera sans doute par une meilleure visibilité des formations au sein des établissements sous tutelle, comme Polytechnique ou l’ENA, auprès des étudiants québécois.

Les étudiants français admis dans un programme à l’hiver 2015 et aux sessions antérieures conservent les bénéfices de l’entente précédente, pour la durée du programme dans lequel ils sont inscrits. En revanche, l’entente omet de mentionner le cas des étudiants admis et inscrits à l’été 2015. Soir Amérique peut néanmoins affirmer que ces étudiants bénéficient du régime d’exemption tel que prévu dans l’entente de 1978.

L’entente précise qu’une évaluation en sera faite, au plus tard un an avant sa reconduction, « tant à l’égard de son contenu que de ses modalités d’application. L’évaluation peut tenir compte du taux de réussite des étudiants bénéficiaires« .

Rencontres bilatérales France-Québec: coopérations universitaires à l’honneur

La visite du Premier ministre Philippe Couillard s’est poursuivie aujourd’hui 4 mars à Bordeaux, où la coopération inter-universitaire a été mise en avant.

« Ce n’est certainement pas un hasard si je me trouve aujourd’hui en région Aquitaine pour y approfondir nos relations politiques, économiques, scientifiques et universitaires. La croissance de nos entreprises de même que le développement de nos universités et de nos institutions de recherche dépendent de notre capacité à tisser des partenariats avec des régions et des économies complémentaires aux nôtres. Le dynamisme démographique et économique de la région aquitaine en fait non seulement une des régions les plus attractives de France et d’Europe, mais également un partenaire de choix pour le Québec« , a déclaré le Premier ministre Couillard.

Les Universités de Bordeaux et l’Université Laval, qui, selon les termes de Matthias Feckl, sont « des pionnières, qui ont su lancer un pont entre France et Québec« ,  ont approfondi aujourd’hui leurs liens déjà étroits, formalisés par la création des Entretiens Champlain-Montaigne en 2001, et aboutissant en 2012 à l’Alliance Bordeaux-Laval (ABL) favorisant la mobilité étudiante. Au fur et à mesure, industriels et investisseurs se sont joints aux étudiants et chercheurs: on peut notamment citer l’Entente aliment-santé en 2009 avec la création de l’Institut nutrition Aquitaine-Québec, l’entente sur l’eau en 2012, sur la forêt-bois en 2013, sur l’optique photonique et laser en 2014.

C’est dans cette logique qu’a été signé aujourd’hui à Bordeaux, en présence du recteur de l’Université Laval Denis Brière, et du Premier ministre, un accord de cinq ans (l’Alliance Bordeaux Laval Innovation), censé accentuer les échanges entre l’Université Laval et cinq établissements universitaires de Bordeaux: Université de Bordeaux, Université Bordeaux Montaigne, Bordeaux INP Aquitaine, Sciences Po Bordeaux et Bordeaux Sciences Agro.

Cet accord prévoit une liste de secteurs de codéveloppement prioritaires :

  • Santé et vieillissement des populations, notamment le développement d’une nutrition préventive pour la santé cérébrale;
  • Ressources naturelles et développement durable, en particulier bois/forêt et ressources en eau;
  • TIC, notamment la télémédecine, la télépathologie et la cartographie des réseaux de santé;
  • Sciences politiques;
  • Droit international et européen.

Au cours de cette cérémonie, le vice-recteur exécutif et au développement de l’Université Laval, Éric Bauce, a reçu un doctorat honorifique de l’Université de Bordeaux soulignant sa contribution exceptionnelle à l’entomologie forestière et son implication soutenue dans les campus durables.

Hydro-Québec a par ailleurs annoncé ce 4 mars qu’un partenariat scientifique allait être noué avec l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, dans la suite de la convention signée avec la région Aquitaine.

Également, un projet de création d’Institut maritime regroupant des chercheurs français et québécois en sciences de la mer, à Rimouski, pourrait être signé ce vendredi à Paris. Cet institut permettrait à des chercheurs de collaborer sur des problématiques communes, tout en se positionnant favorablement vis-à-vis des grands bailleurs de fonds internationaux. Cette initiative s’insère dans les grandes lignes de la Stratégie maritime du gouvernement québécois.

[NB: mise à jour du 7 mars 2015, 13h] La création de cet institut binational a été officialisée le 6 mars. L’institut sera codirigé par le Québec et la France.

Pour tous les autres aspects de la journée, cliquez ici.

Rencontres bilatérales France-Québec: l’essentiel du Jour 3

Le Premier ministre Couillard et sa délégation ont poursuivi, mercredi 4 mars, leur séjour en France dans le cadre des rencontres alternées. À part pour la ministre de la Culture, l’essentiel des enjeux relevaient de la collaboration régionale, avec Rhône-Alpes et Aquitaine.

Pour Hélène David, ministre de la Culture et des Communications, il s’agissait de conclure une entente portant sur l’échange de résidences d’artistes en arts visuels entre l’École nationale des Beaux-Arts de Paris (ENSBA) et le Nunavik, territoire de 500.000km2 (un tiers du Québec, mais 90% de la France), au nord du 55e parallèle. Cette entente a été signée pour une année renouvelable, avec pour principaux partenaires le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), l’ENSBA de Paris, et le Consulat général de France à Québec.

Ce projet d’échanges permettra, dès l’automne 2015, à trois artistes français de l’ENSBA d’effectuer une résidence dans le Grand Nord québécois, à Inukjuak. En contrepartie, deux artistes inuits seront accueillis en résidence de création à l’ENSBA. La mise en place de cette entente a bénéficié également de la collaboration de l’Institut culturel Avataq et de l’Administration régionale Kativik. La ministre québécoise de la Culture a évoqué « un emballant projet dans le domaine des arts », le P-Dg du CALQ Stéphan La Roche a considéré ces futurs échanges comme permettant de vivre « une expérience exceptionnelle et dépaysante », et le Consul général de France à Québec (qui accompagne divers ministres dans leurs déplacements depuis le début du voyage) y a vu « une occasion unique d’instaurer un dialogue entre les deux cultures« .

Partenariat avec la région Rhône-Alpes: l’âge de raison

La région Rhône-Alpes est la première région de France a avoir signé avec le Québec un plan d’action de coopération décentralisée. L’histoire remonte à 1994 et les vingt ans ont été célébrés en mai 2014, alors que le gouvernement Couillard était installé depuis peu (les élections qui ont vu les libéraux revenir au pouvoir avaient lieu en avril). C’est donc en terrain bien rôdé que le président rhônalpin Jean-Jack Queyranne et le Premier ministre québécois Philippe Couillard ont signé leur Plan d’action 2015-2018, le huitième de la sorte. Il est expliqué sur le site Internet du conseil régional Rhône-Alpes, qui le décline en cinq axes prioritaires.

Québec-Aquitaine: le courant passe bien

Dans la journée, les dignitaires québécois se sont rendus en Aquitaine. Ils y étaient attendus de pied ferme puisque Sud-Ouest avait publié le matin un sujet d’ambiance sur les Québécois de Gironde.

Depuis décembre dernier (et la parution de ce communiqué sur le site d’Hydro-Québec, repris dans une dépêche d’agence), on attendait des annonces plus fines. C’est que les médias avaient fait monter la pression: en février dernier, La Tribune criait cocorico et annonçait que la France battait la Chine dans le domaine des batteries. C’est sans doute aller un peu vite en besogne, puisque l’Aquitaine et le Québec ne sont pas la France, et que le combat n’est pas gagné d’avance. Cela dit, les politiques ont bon espoir de voir un jour la filiale française du producteur québécois Hydro-Québec surpasser la Chine en terme de batteries à grande capacité de stockage et de conservation d’énergie afin d’améliorer les transports. Quand on voit les estimations faramineuses de ce que coûterait une électrification, on n’a plus qu’à croiser les doigts.

D’autres sujets ont été abordés en Aquitaine, développés dans un communiqué des services du Premier ministre. Pour ce qui concerne l’enseignement supérieur, merci de cliquer ici.

NB: les précédentes journées sont mardi 3 mars, lundi 2 mars (avec un bonus canadien) et dimanche 1er pour les précisions sur les frais de scolarité.

Droits de scolarité: Christine St-Pierre remet les pendules à l’heure

À la veille de son départ pour la France dans le cadre des rencontres bilatérales instaurées sous le septennat de Giscard, la ministre québécoise des relations internationales Christine St-Pierre était invitée ce dimanche 1er mars à s’exprimer aux Coulisses du pouvoir de Radio-Canada.

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Christine St-Pierre s’exprimait ce midi, depuis Québec, à l’émission présentée par Emmanuelle Latraverse.

Mme St-Pierre a notamment été interrogée sur la hausse des frais de scolarité pour certains étudiants français, dont les principaux détails ont été annoncés le 12 février dernier. La ministre a rappelé que cette augmentation ne concernait pas les étudiants déjà inscrits dans une université du Québec, ni aux étudiants en maîtrise et aux doctorants, qui restent assujettis au tarif appliqué aux étudiants québécois.

Seuls les nouveaux arrivants français inscrits en premier cycle, une fois cet accord signé, se verront appliquer le tarif réservé aux étudiants venus du Canada, qui reste d’un coût moindre par rapport aux étudiants étrangers. Christine St-Pierre n’a pas manqué de rappeler que le gouvernement précédent avait lui aussi prévu une hausse. Du reste, le député des Français d’Amérique du Nord Frédéric Lefebvre avait à l’époque dit sur son site Internet qu’il allait saisir la Première ministre Marois et le gouvernement français. Pour notre part, dans un billet publié le 26 mars 2014, nous expliquions qu’aucun des deux partis faisant cette annonce n’en avait chiffré financièrement le coût et les retombées.

Mme St-Pierre a également indiqué au cours de cet entretien que les étudiants français « coûtent » actuellement 120M$ aux contribuables québécois chaque année. Soit en gros dix mille dollars par étudiant et par an. Selon Le Journal de Montréal, qui citait la ministre dans un sujet publié le 12 février, l’économie réalisée sera de l’ordre de 30M$. Le maintien de certaines exemptions continuera donc à coûter 90M$, expliquait le journal montréalais.

La ministre croit savoir que les tarifs pour les étrangers désireux d’étudier dans les universités françaises devraient prochainement augmenter. Aussi a-t-elle annoncé qu’un volet de l’accord en cours de finalisation prévoit que les étudiants québécois soient exemptés de cette hausse.

Bref: Christine St-Pierre remet les pendules à l’heure (elle « donne l’heure juste », comme on dit au Québec): cet accord est bel et bien un accord, et non un diktat imposé par le Québec à la France.

D’autant que, comme l’a indiqué le Premier ministre Couillard dans un entretien à l’AFP, douze à quinze étudiants de Saint-Pierre et Miquelon devraient chaque année pouvoir étudier au Québec au même tarif que des québécois.

Pour en savoir plus sur les relations bilatérales qui unissent le Québec et la France (y compris sur certaines régions) lire ici un document élaboré lorsque Jean Charest et François Fillon étaient encore aux commandes.

Une aide sera octroyée au Citim pour 2015

Dans une question écrite (QE) publiée au JO du sénat en novembre 2014, Claudine Lepage, sénatrice PS, avait interrogé le ministère des Affaires étrangères sur la suppression de la subvention accordée à l’organisme Clé-Citim de Montréal. La réponse des services de Laurent Fabius a été publiée au JO du sénat le 19 février, en même temps que celle à Robert del Picchia (UMP) sur le même sujet mais plus globale.

OSBL créé voici près de trente ans afin d’aider les jeunes immigrants à acquérir une première expérience locale, Clé-Citim « apporte une aide précieuse à environ 600 jeunes par an », précise Mme Lepage.

Dans la QE nº13803 publiée le 20 novembre dernier, Mme Lepage attirait l’attention de M. Fabius « sur la possible suppression de la subvention dont bénéficie l’organisme Clés pour l’intégration au travail des immigrants (Citim). Selon la sénatrice socialiste, « la suppression de cette subvention entraînerait la fin de cette aide à la recherche d’emploi mise en place par la CITIM à destination des jeunes Français ou francophones.

Trois mois plus tard, au JO du sénat du 19 février 2015, le ministère des Affaires étrangères et du Développement international confirmait que la Loi de finances pour 2015 « a supprimé la ligne budgétaire dédiée à la formation et à la recherche d’emplois à l’étranger » que la Cour des comptes avait critiquées en 2013. « Toutefois, cette suppression n’entraînera pas la fin de l’accompagnement local de nos concitoyens », indique le ministère. « Afin de ne pas mettre en péril l’équilibre financier des associations qui, dans certains pays, gèrent les services emploi et formation professionnelle en faveur de nos ressortissants, il a été demandé aux postes diplomatiques et consulaires de se rapprocher des opérateurs afin de construire avec eux et avec le concours des services œuvrant à l’étranger à la diplomatie économique, un plan d’augmentation des recettes qui permette de parvenir à un autofinancement à l’horizon 2017 ».

Jusqu’en 2017, le Quai d’Orsay « continuera à accompagner, de manière dégressive […] les dispositifs locaux d’emploi et de formation professionnelle dans les pays où ils existent, grâce à des redéploiements de crédits internes au programme budgétaire 151.

La subvention accordée à la Citim sera « vraisemblablement d’un montant inférieur à celle octroyée en 2014, prévient le ministère, qui prendra une décision finale « après avis du Conseil consulaire pour l’emploi et la formation professionnelle auprès du Consulat général à Montréal, lors de la Commission permanente pour l’emploi et la formation professionnelle qui aura lieu le 13 mars 2015.

« Je reste pleinement mobilisée sur ce sujet afin qu’une nouvelle subvention soit bel et bien accordée à la Citim, commente Claudine Lepage sur son site Internet.

Outre le consulat général de France au Québec, deux ministères québécois co-financent la Citim: le ministère de l’Immigration et des Communautés Culturelles du Québec et celui de l’Emploi et de la solidarité sociale du Québec.

La question de Claudine Lepage et la réponse ministérielle sont disponibles dans leur intégralité au sénat.

Notons que, six semaines plus tôt, le sénateur UMP Robert del Picchia avait lui aussi posé une question sur la fin des aides. Sa question ne visait pas Montréal, mais l’ensemble des programmes coopératifs d’aide à la formation professionnelle des immigrants. La réponse à sa question est intervenue en même temps que celle spécifique à la Citim, et va dans le même sens. C’est à lire ici.