Fillon l’emporte, même chez les Français de l’étranger
Pour la primaire « de la droite et du centre », les Français hors de France ont été moins nombreux à voter au second tour qu’au premier. Contrairement au premier tour, ils ont cette fois placé François Fillon devant Alain Juppé.
Les Français de l’étranger étaient plus de 58.600 à s’être inscrits: la répartition par pays est indiquée ici. Au 19 octobre nous avions annoncé entre 56.500 et 60.000 participants et précisé que les inscrits devait laisser leurs coordonnées bancaires aux organisateurs afin d’être prélevés de deux fois 2€. Pourtant, seuls 49.500 ont voté à ce second tour de la primaire. Au premier tour, déjà, ils n’étaient que 53.000.
Parallèlement, la participation en France (4,29 millions au premier tour) aurait augmenté, selon les chiffres partiels remontés auprès de la haute autorité à 13h puis à 17h, heure de Paris. Vers 20h30, le résultat des 2.100 premiers bureaux de vote donnaient François Fillon vainqueur à 69%, un pourcentage qui baissait légèrement quelques minutes plus tard, mais qui semble ne pas pouvoir descendre aux 61% d’un sondage diffusé à l’issue du débat télévisé de l’entre-deux tours. Il était réalisé il est vrai sur 550 électeurs certains de leur choix à partir d’un échantillon de plus de 4.800 personnes.
À 15h (heure de l’est, soit 21h heure de Paris, Alain Juppé félicitait déjà François Fillon à l’occasion d’une brève allocution. Il lui annonçait son soutien, disant en même temps qu’il allait se consacrer entièrement à sa ville de Bordeaux.
Comme sur le modèle américain, le vainqueur prit la parole un quart d’heure plus tard, depuis son quartier général. Après les remerciements d’usage, il appelait ceux qui le souhaitaient à le rejoindre. « François Hollande a abaissé la fonction présidentielle et il faudra la relever », lançait-il, après avoir pourtant appelé « ceux qui ne sont pas de notre camp » mais ont tout de même voté [NDLR: les électeurs se présentant comme de gauche] à rejoindre son camp.
Le président Hollande à ce moment-là ne pouvait pas réagir, étant dans l’avion le ramenant du Sommet de la Francophonie, qui se tenait à Madagascar les 26 et 27 novembre. Notons au passage -sans rapport avec la primaire de droite- que l’Ontario a obtenu le statut d’observateur auquel la province postulait dans le but avoué de devenir membre permanent.
À 18h10 (heure de l’est), dix mille bureaux de vote (sur 10.229) avaient été dépouillés. Le nombre de participants était alors égal à celui du total du premiers tour: 4,29 millions d’électeurs. François Fillon avait à cette heure 66,5% des suffrages exprimés.
À Paris, 257.600 bulletins avaient été dépouillés dans 299 des 313 bureaux: Alain Juppé y avait gagné vingt mille voix par rapport au premier tour mais plafonnait à 45%. Au premier tour, l’ensemble des bureaux de vote avait totalisé 261.317 bulletins, soit un quart des électeurs inscrits. C’est deux fois et demi la moyenne observée dans l’ensemble de la France et cinq fois plus -tant en nombre qu’en pourcentage- que les Français de l’étranger!
Faits saillants du vote hors de France
1ère circonscription (Canada, USA): Alain Juppé obtient soixante voix de plus qu’au premier tour, alors que 600 électeurs du premier tour n’ont pas participé au second. Il reste donc en tête en Amérique du Nord (52,6%). À 16h15 locales, Michel Gaudart de Soulages, responsable du comité de soutien à Alain Juppé annonçait comme il se doit que François Fillon était « le seul candidat » de la droite.
6e circonscription (Suisse, Liechtenstein): au premier tour, c’était la seule qui avait mis François Fillon en tête avec 2762 voix. Au second tour, il en obtient neuf cents de plus (3643 voix pour être précis). Pourtant, 320 électeurs du premier tour ont boudé le second.
Sur les onze circonscriptions: Alain Juppé ne conserve que l’Amérique du Nord (1ère), le Benelux (4e), l’Europe de l’Est (7e) et l’Afrique du Nord (9e), sa plus large victoire se situant dans la 7e, avec 55,6% des suffrages exprimés. La plus large victoire de François Fillon est moins surprenante: 59,1% des voix en Suisse et au Liechtenstein.
La participation est très faible à l’étranger: au final, elle n’a attiré que 5% du corps électoral, contre 10% pour l’ensemble des électeurs français et 25% des électeurs parisiens. Non seulement il fallait s’inscrire au plus tard mi-octobre lorsque l’on vote à l’étranger, mais par surcroît le député Frédéric Lefebvre avait indiqué au quotidien montréalais Le Devoir que certaines cartes de paiement n’étaient pas compatibles avec le système mis en place par la Haute autorité chargée de la primaire.
Durant l’entre-deux tours, un portrait croisé de MM. Fillon et Juppé a été publié sur le site de journalistes coopératifs Ensemble, basé au Québec.
NB: sujet publié initialement à 14h50 HE, mis à jour au fil du temps
Retour en France: l’union fait la force
Anne-Laure Fréant, fondatrice en 2015 du site Retour en France et auteure du Guide 2016 (l’édition 2017 est en préparation), a vécu six ans à l’étranger, entamant son périple par un PVT au Québec. Rentrée en France il y a deux ans, confrontée comme beaucoup à des démarches et à l’incompréhension des autres, elle a créé également un groupe Facebook d’entraide fort de plus de six mille membres. Ce dimanche, elle lance un appel que nous reproduisons ci-dessous.
Lettre à ceux qui connaissent l’importance de ce qu’ils ne font pas
Le 27 Novembre, en face d’un beau tableau.
Cher toi,
J’espère que cette lettre te trouve en bonne forme, positif, serein, aligné avec toi-même. Si ce n’est pas le cas, je te souhaite de trouver une chose à faire (ou justement, à ne pas faire) aujourd’hui pour que ça s’arrange.
Cela fait maintenant deux ans que le projet « Retour en France » a commencé.
Deux ans depuis la création du groupe facebook d’entraide qui compte aujourd’hui 6 412 membres et des centaines de posts, commentaires, messages privés dont j’ignore l’existence, rencontres improvisées dans plusieurs villes du monde dont j’ignore aussi, la plupart du temps, l’existence, pour l’apprendre parfois fortuitement des mois plus tard.
« Tiens, je t’ai pas dis, mais j’ai connu ton groupe en faisant un apéro sympa à Toronto ! »
« L’autre jour, à Kiev, une expat m’a dit quoooiiiii tu connais pppaaaaasss le groupe d’entraide pour le retour en France ? »
C’est génial, franchement.
J’espère qu’ensemble on arrivera à structurer tout ça pour que ce projet se déploie de toute son envergure, c’est à dire le monde des francophones nomades (pour l’instant), mais aussi le sujet du changement, du multiple, de l’inclusif, et des impacts que cela aura sur la société française (ses entreprises, ses emplois, sa culture, ses institutions) dans les années à venir.
(Si ça te parle, tu peux rejoindre le groupe de réflexion collective qui démarre enfin en vue de créer une structure ensemble début 2017. Laisse moi un petit mot pour être informé de la prochaine rencontre !).
En deux ans, j’ai l’impression d’avoir fait énormément de choses.
Mais le plus dur ce n’est pas ça.
Ce sont les centaines de choses que j’ai décidé de ne pas faire.
Même quand tout le monde te dit qu’il faut le faire.
Même quand personne ne comprends vraiment ce que tu veux faire.
Même quand tout le monde pense avoir compris et te prends pour une andouille parce que tu ne fais pas ce qu’ils te disent de faire.
Comme choisir entre une vocation commerciale et une vocation sociale, par exemple.
Ca recommence !
Tu ne peux pas être chti-franco-anglo canadienne !
Tu ne peux pas parler à moitié anglais, à moitié français !
CHOISIS, nom de dieu.
C’est terrible cette obsession du choix.
No thanks !
Car si on se plie toujours à choisir entre des catégories pré-existantes, on n’invente rien, on reproduit.
On continue avec ce caillou dans la chaussure que tout le monde se refile, ce truc pas pratique qui emmerde tout le monde depuis 75 ans mais « on va pas se plaindre, on a une chaussure ! ».
L’associatif pur ne permet pas de se rémunérer pour le travail que l’on fait.
Le commercial pur ne permet pas de valoriser le caractère social de ce que l’on fait.
Le scientifique pur ne permet pas de communiquer directement avec le grand public.
Et moi je veux faire les trois.
Parce que je crois que les réponses aux problématiques complexes d’aujourd’hui sont à la croisée de tout ça.
- Répondre à des enjeux de société en mobilisant l’intelligence collective.
- Impliquer toutes les parties prenantes dans la construction du savoir.
- Vulgariser le savoir existant pour le rendre opérationnel et donc « commercialisable ».
- Pérénniser la recherche en la finançant par une activité commerciale raisonnée.
- Faire évoluer l’offre commerciale grâce aux nouveaux savoirs issus des recherches
- Ouvrir la connaissance ainsi produite à toutes les parties prenantes, y compris le grand public.
BON.
Simple, quoi ?
Je ne sais pas si on va y arriver, mais au moins on aura le mérite d’essayer quelque chose de nouveau, pour moi évident et nécessaire aujourd’hui.
Projet de recherche sur un sujet bien précis (« soigner ceux qui bougent entre les cultures et entre les mondes »), notre initiative sera aussi et surtout un laboratoire sur les méthodes de travail du monde de demain.
La vraie thématique, c’est le changement et comment nous le vivons, en tant qu’êtres humains qui ont besoin d’ancrage et de sécurité pour vivre.
On y fera de l’interculturel, en vrai.
Privé ET public.
Commercial ET social.
Durable ET innovant.
Pointu ET accessible.
Soyez fiers de ce que vous ne faîtes pas.
Souvent, il y a une bonne raison 🙂
Très belle semaine,
Anne-Laure
Primaire de la droite: Juppé grand vainqueur chez les Français de l’étranger
Alors que le premier tour de la primaire de droite donne une nette avance à François Fillon et place Nicolas Sarkozy en « troisième homme », les Français de l’étranger ont massivement préféré Alain Juppé, lui accordant plus de 45% des suffrages sur les onze circonscriptions électorales.
Contrairement aux électeurs de France et des outremers, qui devaient voter à l’urne et pouvaient donc se décider à la dernière minute sur une éventuelle participation, les Français résidant hors de France devaient se préinscrire plus d’un mois avant le premier tour pour participer. Ainsi, entre 56.500 et 60.000 participants à cette première primaire de droite étaient attendus. À l’heure où nous écrivions ces lignes, sur la base de 53.000 votes, Alain Juppé obtenait plus de 45% des suffrages, François Fillon plus de 37%, et Nicolas Sarkozy, devancé dans plusieurs circonscriptions par Nathalie Kosciusko-Morizet, était sous la barre des 9%.
Le bug informatique qui a entaché l’ouverture du vote (à 13h, heure de l’est, samedi), était résolu à 14h23 (20h23 heure française). L’impossibilité d’accès était mondiale, et non pas -comme on l’a cru un moment- restreinte à l’Amérique du Nord.
Dans la 1ère circonscription (USA-Canada), Alain Juppé atteint 47,4%, suivi de François Fillon (33,4%), de Nicolas Sarkozy (9,2%), Nathalie Kosciusko-Morizet obtenant pour sa part 6,7%. Bruno Le Maire (2%), Jean-Frédéric Poisson (1,1%) et Jean-François Copé (0,2%) ferment la marche. Notons que le vote blanc ou nul était possible pour le vote électronique, puisque notre circonscription en compte 9, sur 7.871 électeurs ayant pris part au vote.
En revanche, chez nos voisins de Saint-Pierre et Miquelon (où 89 personnes ont voté samedi dans deux bureaux de vote), on ne compte aucun bulletin blanc. Le classement est le même néanmoins qu’en Amérique du Nord, et seuls les résultats en pourcentage changent sérieusement: tout en étant distancé par Alain Juppé (42,7%) et François Fillon (21,3%), l’ancien président de la République obtient 20,2%, soit sensiblement sa moyenne nationale.
Vendredi soir, dans un restaurant de Québec, divers responsables LR s’étaient regroupés à l’initiative du délégué LR local, Michel Gaudart de Soulages. Les tendances des « deux favoris des sondages » étaient représentées à table, mais l’on pouvait lire sur les visages une incertitudes, probablement liée à la découverte plus que tardive par les instituts de sondage de la remontée de François Fillon, qui cinq années durant fut le Premier ministre de Nicolas Sarkozy.
La semaine prochaine, les électeurs auront donc le choix entre deux anciens hôtes de Matignon: Alain Juppé, défenseur de l’identité heureuse, et François Fillon, auteur en mai 2007 du discours de Bercy sur l’identité française, qui allait donner lieu dès l’élection de Sarkozy à la création du ministère de « l’identité nationale ». L’été 2015, un mois avant ses soixante-dix ans et sa venue à Québec pour le Salon des Vins, Alain Juppé avait annoncé qu’il ne ferait qu’un mandat en cas d’élection.
Un guichet unique pour les impatriés en Ile de France à partir de l’automne 2017
Le député de la circonscription a informé ses concitoyens qu’un guichet unique à destination des Français souhaitant revenir s’installer en Ile-de-France sera expérimenté à partir de la rentrée 2017.
« Cette initiative permettra à chacun d’obtenir toutes les informations et services pour lever les difficultés administratives en matière fiscale, sociale, éducative ou d’obtenir un soutien en terme d’emploi ou de logement » peut-on ainsi lire dans le courriel. Valérie Pécresse souligne dans sa correspondance (ci-dessous) l’implication du député et celle de l’Union des Français de l’Étranger Paris dans cette initiative, et mentionne la complémentarité de la démarche avec le guichet unique « Choose Paris » à destination des entreprises.
Le député précise travailler avec d’autres régions pour générer des initiatives semblables.
Victoire de Trump: Annie Michel sous le choc
Ancienne colistière de Franck Scemama à la législative partielle de 2013 dans notre circonscription, élue AFE depuis 2014, Annie Michel, retraitée depuis peu, vit à New York depuis vingt-sept ans. Originaire de la Nièvre, elle a raconté au groupe Centre France sa nuit électorale et sa stupéfaction suite à l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Comme une majorité de New-Yorkais, Annie Michel avait choisi Hillary Clinton. Au lendemain de cette nuit où elle et ses amis avaient « arrêté d’espérer » vers 23heures (HE), elle qualifie l’élection de Trump de « retour en arrière ». Néanmoins, elle ajoute au sujet de celui qui a entamé ce jeudi la transition: « Je ne sais pas s’il ira jusqu’au bout [de ses annonces, NDLR]« .
« Beaucoup de Républicains », ajoute-t-elle, ont voté « contre ce fou ». Même ses voisins pensent que, grâce à l’élection de Trump, ils vont être plus riches, s’étonne Annie Michel.
Ancienne enseignante, l’élue AFE pour les États-Unis trouve que « les Américains manquent d’éducation civique, historique et de culture politique ».
Malgré son immense déception, Annie Michel se dit « plutôt courageuse » et n’envisage pas de quitter son pays d’adoption.
Son entretien à L’Yonne républicaine est à lire ici.
Yan Chantrel en campagne pour les Législatives 2017
Le 3 novembre 2016, Yan Chantrel venait à Québec pour la deuxième fois rencontrer les électeurs de la circonscription où il est candidat depuis septembre sous la bannière du Parti socialiste.
C’est un jeune (37 ans) candidat plein d’énergie qui a commencé à parcourir la circonscription très en avance, pour présenter un projet résolument affiché comme « progressiste » et convaincre les électeurs. La stratégie rappelle évidemment celle -payante- de Corine Narassiguin en 2012 (il faisait alors partie de son équipe de campagne), qui était partie très tôt pour faire campagne et sillonner la zone. Accompagné du sénateur Jean-Yves Leconte, il rencontrait des membres de la communauté française de Québec en petit comité. Soir Américain l’a interrogé sur ses ambitions et motivations.
Rejoindre les électeurs, avec un projet « progressiste »
Comment rejoindre une circonscription si grande, et si peu mobilisée? Il a décidé de s’y consacrer à temps plein, ayant pris un congé sans solde et assumant les risques personnel et financier d’une campagne. Il attend également de sa plateforme qu’elle puisse générer des idées et mobiliser les citoyens. Cette idée de faire remonter ce qui vient du terrain articule d’ailleurs l’idée qu’il se fait d’un éventuel mandat.
Siégeant à l’AFE depuis 2014 (il fait partie de la Commission du commerce extérieur, du développement durable, de l’emploi et de la formation) au sein du groupe Français du monde, écologie et solidarité, il souhaite faire valoir « notre particularité en tant que Français progressistes d’Amérique du nord ». Yan Chantrel se pose également en candidat de la base, émergeant d’une primaire locale et tirant sa légitimité du terrain, affirmant que les gens ont bien compris sa démarche. Interrogé sur l’impact d’une étiquette PS et le mécontentement hexagonal, il se pose en « agitateur d’idées du PS », qu’il souhaite « réformer de l’intérieur » et fait valoir certaines positions de la FFE-PS « opposées au gouvernement », tout en affirmant ne pas être redevable des instances centrales.
Le député des français de l’étranger, un député comme les autres?

Yan Chantrel, le 3 novembre 2016. Photo DR.
L’homme conçoit le rôle de député des français de l’étranger comme très particulier, représentant plusieurs cultures, non juste celle du français expatrié. Un éloignement géographique qui permet un certain recul, pour pouvoir dire à l’Hexagone le positif comme le négatif. Pour Yan Chantrel, les français n’ont pas toujours conscience de ce qui se passe bien dans le pays, et il peut être intéressant de le leur rappeler, de l’extérieur, de faire reconnaitre l’apport et la richesse des français de l’étranger, de casser l’idée auprès de l’opinion publique française que leur compatriotes s’exilent pour des causes fiscales.
Des enjeux majeurs
L’accès à l’éducation en français est l’un des premiers enjeux qu’il souhaite défendre, sans toutefois la réduire à la seule fréquentation des lycées français. Plus que des bourses, ce sont avant tout des initiatives du type FLAM ou une prise en charge des cours du CNED pour permettre le maintien du lien avec l’instruction française qui sont privilégiées dans son programme, qui s’inscrit dans une perspective plus globale de diplomatie par la francophonie.
Interrogé sur les valeurs fondamentales qui sous-tendent son engagement, le candidat a tenu a parler de citoyenneté, celle qui n’a pas de frontière, qui permet d’éviter le repli sur soi. Dénonçant une gauche « parfois trop défensive » sur cet enjeu, se prononçant contre l’assimilation au profit de l’intégration, il souhaite « mener cette bataille » et promouvoir des valeurs d’ouverture et de diversité. Des valeurs qui passeraient concrètement par une mobilité des jeunes français de 18 à 25 ans, qui iraient passer un mois à l’étranger, pris en charge par l’État.
Le candidat poursuit sa campagne dans le nord-est de la circonscription dans les prochaines semaines. Il se déplacera vers l’ouest en janvier.
Le Québec, une destination particulière
Sénateur (PS) des Français hors de France, Jean-Yves Leconte, cinquante ans, était à Québec jeudi 3 novembre, accompagné de Yan Chantrel, pour qui c’était déjà la deuxième visite à la Capitale nationale depuis l’annonce de sa candidature aux législatives de 2017. Le sénateur -qui attend pour fin novembre le résultat des primaires afin de savoir si les militants lui accordent l’investiture pour un deuxième mandat- a donné à Soir Américain sa vision du Québec.
Si Jean-Yves Leconte n’est sénateur que depuis septembre 2011, il siégeait depuis 1994 (trois ans après son arrivée en Pologne) au Conseil supérieur des Français de l’étranger (CSFE, créé en 1949, modifié en 1982), puis à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE, dans son ancienne formule): il commence donc à être rôdé à certaines spécificités locales.

Le sénateur Jean-Yves Leconte à Québec, novembre 2016. Photo DR.
Pour ce père de trois garçons franco-polonais dont un n’a encore que huit ans, la communauté française du Québec est « très spécifique », avec son lot, bon an mal an, de 25.000 entrées annuelles, incluant les résidents temporaires, et sans compter les départs. « Je n’ai jamais vu ça ailleurs dans le monde », commente le sénateur Leconte quand il évoque la volonté d’intégration des Français qui vont au Québec. Aussi, des sujets comme l’éducation dans le réseau AEFE ne font-ils pas partie des priorités des expatriés, du moins à Montréal et à Québec.
À l’occasion d’une permanence parlementaire tenue dans la capitale économique, une demi-douzaine de personnes ont été reçues, notamment pour des histoires de retraites, de calcul de taux, ou de liquidation de retraite. Aucun rapport avec 2013, quand le problème majeur de Montréal était le délai d’attente pour obtenir le premier rendez-vous pour un passeport. Dans une question écrite -outil qu’il dit utiliser avec parcimonie-, Jean-Yves Leconte parlait de six mois d’attente, un problème résolu depuis qui, selon lui, n’existait à ce point-là qu’à Montréal et à Londres.
À la Capitale nationale, le sénateur devait aussi tenir une permanence… mais les rares inscrits se sont désistés, préférant sans doute le cadre convivial d’un café proche de l’Hôtel de Ville à la solennité d’un entretien minuté à la représentation consulaire du 500 Grande-Allée. D’ailleurs, ils étaient aussi une demi-douzaine à converser autour d’un verre avec le sénateur et le candidat à la députation, qui devaient partir dans la foulée aux États-Unis.
Le transfert de compétences à Montréal en matière d’état civil, en vigueur depuis cet été, n’a pas encore eu semble-t-il de répercussions majeures. Pourtant, le site du consulat général de France à Montréal indique un délai de trois mois pour enregistrer une naissance et de trois semaines après réception de la dernière pièce pour enregistrer un décès survenu à Moncton, dont l’état civil a aussi été transféré à Montréal. Le site du consulat à Montréal indique aux Français de Québec qu’il faut se déplacer pour ces démarches, ce qui pourtant n’est pas requis pour les Français des Maritimes…
L’Appel de Québec est en ligne
Les participants de la Conférence Québec UNESCO, réunis à la Capitale nationale depuis dimanche 30 octobre, souhaitent « mettre en place un environnement inclusif et pertinent propre à assurer la prévention efficace de la radicalisation et de l’extrémisme violent ».

Illustration (cliquez pour voir en grand): dans un couloir du Centre des congrès de Québec, la version anglaise est annoncée pour bientôt (photo: F.A.)
La radicalisation violente n’étant pas l’apanage d’une seule religion, d’une seule idéologie, ou d’un seul peuple, les congressistes estiment que la prévention « est une responsabilité commune au regard des principes et des valeurs consacrés par de nombreux instruments internationaux relatifs aux droits de la personne ».
Un texte en sept considérants, que la ministre des Relations internationales et de la Francophonie Christine St-Pierre avait appelé de ses vœux dès dimanche après-midi, détaille les cinq points de cet Appel de Québec.
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